Le Premier ministre a annoncé aujourd’hui le projet du Gouvernement pour la transformation de notre système de retraite :
Le système sera donc le même pour tou.te.s, sans logique de statuts, avec :
- Un système par répartition ;
- Un même niveau de cotisation ;
- Un système en points : chaque heure travaillée ouvrira des droits ;
- La fin des régimes spéciaux, progressivement.
Cette réforme me semble essentielle, et je salue les annonces d’Edouard Philippe concernant :
Les garanties apportées sur la valeur du point :
- Les partenaires sociaux fixeront sa valeur et son évolution, sous le contrôle du Parlement.
- La loi prévoira une règle d’or pour que la valeur des points acquis ne puisse pas baisser, ainsi qu’une indexation progressive sur les salaires qui augmentent plus vite que l’inflation.
L’équité et la justice sociale :
- Une pension minimale de 85% du SMIC par mois sera accordée pour une carrière complète au SMIC ;
- La prise en compte de la pénibilité sera étendue et améliorée : le compte pénibilité sera ouvert à la fonction publique et en particulier à l’hôpital (pour les infirmier.e.s et les aides-soignant.e.s) ;
- Le système sera plus favorable aux femmes : la maternité sera compensée à 100%, et des points supplémentaires seront accordés pour chaque enfant. Il essentiel de ne pas se résumer à femme = mère. Les inégalités salariales, qui se traduisent dans les pensions au moment de la retraite, ne s’expliquent pas seulement par le fait que les femmes deviennent mères mais aussi, simplement, parce qu’elles sont femmes. Je suis persuadée que c’est en travaillant, comme le fait la ministre du travail, sur ces inégalités salariales – je pense au plafond de verre, et au plafond de mère – que nous parviendrons à corriger ces inégalités. Aujourd’hui, chaque année, 80 000 femmes attendent 67 ans pour partir à la retraite et bénéficier d’une pension complète. Demain, elles pourront le faire dès 64 ans.
Je veux rappeler que l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans ne bougera pas. Dire qu’il y a un âge d’équilibre à 64 ans, c’est en fait traduire une réalité indépendante de cette réforme : aujourd’hui, l’âge moyen de départ à la retraite est de 63,4 ans. A ce sujet, le Premier ministre a demandé aux partenaires sociaux – à qui il a confié la gouvernance des principaux leviers de cette réforme – de s’entendre sur la trajectoire de retour à l’équilibre.
Je suis, bien entendu, ouverte au dialogue et preneuse de vos remarques et réflexions personnelles. J’organiserai en janvier une réunion d’échanges sur le sujet.