Harcèlement scolaire

Harcèlement scolaire

Les député.e.s ont adopté jeudi, en nouvelle lecture, (vote définitif est prévu le 24 février 2022) une proposition de loi du député Erwan BALANANT visant à combattre le harcèlement scolaire, en renforçant le volet préventif comme le volet pénal. 

12% des écolier.e.s et 10% des collégien.ne.s sont victimes de harcèlement, une proportion qui grimpe à 20% lorsqu’il s’agit de cyber-harcèlement. Ce harcèlement a aussi un caractère sexiste, les filles étant bien plus souvent que les garçons victimes de cyberviolences sexistes et sexuelles.

Phénomène courant de l’école jusqu’au lycée entre les enfants et adolescent.e.s, ces violences répétées ont un impact destructeur, sur le court terme mais également sur le long terme. En effet, il arrive que les victimes de harcèlement se retrouvent envahies d’anxiété bien plus tard. Plus le harcèlement dure dans le temps, plus les conséquences sont « lourdes », ancrées. Ces mécanismes sont maintenant caractérisés comme des stress post-traumatiques.

De plus en plus d’établissements scolaires invitent policiers ou avocats à intervenir en classe pour prévenir les questions de harcèlement, harcèlement scolaire, cyberharcèlement… L’Education nationale a lancé une campagne « Non au harcèlement » et un plan de prévention. 

Harcèlement scolaire

Le harcèlement scolaire, barbarie des temps modernes avec environ un.e élève touché sur dix, autour de 14% en primaire, 12% au collège et 3% au lycée, le harcèlement scolaire fait plus de 700 000 victimes chaque année en France selon les chiffres du ministère de l’Éducation Nationale et selon une enquête de 2019 rapportée par la Caisse des Affaires Familiales, 35 % des élèves handicapé.e.s sont harcelés. Le nombre de victimes de vidéos, photos et rumeurs humiliantes est passé de 4,1 % en 2015 à 9 % en 2018 et touche les filles plus souvent que les garçons (9,9 % des filles et 8,1 % des garçons). 

Ça commence souvent par des moqueries dans la cour de récré et ça peut conduit à une phobie scolaire ou plus tragiquement à une tentative de suicide. Exercé de façon répétée à l’intérieur des établissements comme à l’extérieur, via les réseaux sociaux, le harcèlement scolaire peut prendre diverses formes (Les intimidations, moqueries, insultes, humiliations, bousculades, mise à l’écart, menaces, le physique est un motif fréquent de harcèlement chez les enfants. Le poids, la taille, la couleur de peau, des cheveux atypiques). Il peut être verbal, psychologique ou physique, il peut être le fait d’un seul harceleur ou d’un groupe d’élèves.

Le cyber harcèlement constitue un prolongement quasi-systématique au harcèlement scolaire, conduisant les victimes à se sentir davantage piégées dans cette situation. Le harcèlement scolaire a un impact profond sur la santé mentale et physique des enfants et des jeunes victimes, qui se sentent sans issue face à la pression, la peur, la honte et l’humiliation qu’ils et elles ressentent.

Comme dans le harcèlement « classique », il peut s’agir de diffuser des rumeurs humiliantes. Mais le cyberharceleur peut aussi pirater les comptes de sa victime ou usurper son identité digitale pour divulguer en ligne des données privées. 

La première étude en France portant sur le phénomène du Cybersexisme, coordonnée par le Centre Hubertine Auclert et réalisée par l’Observatoire Universitaire International d’Éducation et Prévention (OUIEP) de l’Université Paris Est Créteil, auprès de 1200 élèves franciliens présente des données très intéressantes : 

  • Les filles sont deux fois plus nombreuses à déclarer avoir été la cible d’insultes sur leur comportement sexuel ou amoureux: 22% des filles ont été traitées de «pute» et «salope».
  • Les filles sont davantage l’objet de rumeurs, ce qui pourrait expliquer qu’elles souffrent davantage de mises à l’écart (16,3% des filles pour 10,9% des garçons). 
  • Les garçons sont quant à eux davantage exposés à des insultes homophobes (14,1% des garçons pour 10% des filles), mettant en jeu leur virilité hétérosexuelle (accusation par exemple de ne pas être un «vrai mec»).

https://www.centre-hubertine-auclert.fr/sites/default/files/fichiers/synthese-etude-cybersexisme-cha-web_0.pdf

Le programme pHARe est un plan de prévention du harcèlement à destination des écoles et des collèges s’appuie sur plusieurs principes : mesure du climat scolaire, implication des personnels et formation d’une équipe ressource, contenus de formation pour les élèves et collaboration avec les associations partenaires. Après une phase d’expérimentation de deux ans dans six académies, le programme de lutte contre le harcèlement pHARe a été généralisé à la rentrée 2021. Tous les établissements et les écoles sont concernés.

Un plan de formation et d’accompagnement sera proposé dans toutes les académies qui concerne les chefs d’établissements et directeurs d’école, les inspecteurs, les professeurs et l’ensemble des personnels éducatifs.

Pour lutter contre ce fléau, la mission d’information du Sénat sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement a préconisé d’en faire la grande cause nationale de la rentrée 2022/2023.

Informations pratiques : 

  • La maison de l’adolescent du Val-de-Marne fait partie du dispositif national des Maisons des Adolescents (ANMDA), accueille les jeunes et/ou leurs proches, de manière gratuite et anonyme, avec ou sans rendez-vous au 01 41 78 91 10. https://maisondeladolescent94.org/ 
  • Les correspondants sécurité-école (« policiers ou gendarmes référents ») Tous les établissements scolaires et certaines écoles disposent désormais d’un correspondant sécurité clairement identifié par le chef d’établissement ou l’inspecteur de l’Éducation nationale, chargé de circonscription. Des relations de confiance réciproque se sont installées, facilitant ainsi les actions lorsqu’un événement survient.

https://www.education.gouv.fr/bo/2010/10/mene1003863c.htm

Une journée de sensibilisation au harcèlement scolaire organisée par le Conseil de la vie lycéenne sous forme de concours d’éloquence avec la problématique suivante : « Harcèlement, le spectateur est-il acteur ? » 

Si vous avez besoin de conseils complémentaires, contactez-le :

N° vert « NON AU HARCÈLEMENT » : 3020

Si le harcèlement a lieu sur internet : N° vert « NET ÉCOUTE » : 3018

  • L’association LAS propose des actions d’information et de sensibilisation, au sein d’établissements scolaires. 

Vous pouvez nous joindre au 06 69 77 68 50, https://lasassociation.wixsite.com/las94/a-propos-las