COMMUNIQUE DE PRESSE – Anniversaire de la loi du 13 avril 2016 : j’appelle l’ensemble de la classe politique à s’engager résolument en faveur de l’abolition de la prostitution

COMMUNIQUE DE PRESSE – Anniversaire de la loi du 13 avril 2016 : j’appelle l’ensemble de la classe politique à s’engager résolument en faveur de l’abolition de la prostitution

Paris, le 13 avril 2022

“Même si des clients sont gentils, leur démarche reste d’acheter un corps de femme. Ils vont sur des sites pour entretenir ce commerce. (…). Après tout, un braqueur aussi peut être gentil. Ce n’est pas pour autant qu’il ne tombe pas sous le coup de la loi.”

“Cette expérience a déglingué mon estime de moi. Je me sentais sale, bonne à rien  ; une merde. Je ne l’ai pas fait une seule seconde par plaisir. Au contraire. Les hommes me dégoûtent. Quand j’entends parler de «  travail du sexe  » je suis hors de moi. Pour dire que c’est un travail, il faut vraiment ne pas l’avoir vécu.”

Témoignage de Stéphanie, site du Mouvement du Nid

Il y a six ans, la France devenait l’un des pays précurseurs de l’Union européenne en matière de législation abolitionniste de la prostitution.

La loi du 13 avril 2016, adoptée au terme d’une bataille législative de plusieurs années menées par les associations et les parlementaires engagé.e.s, reconnaît la prostitution comme une violence faite aux personnes qui en sont victimes, en très large majorité des filles et des femmes. Elle poursuit le double objectif d’accompagner les personnes victimes vers la sortie de la prostitution et de responsabiliser les « clients » qui alimentent la demande et permettent au système prostitutionnel de se perpétrer.

Lorsqu’elle est appliquée, cette loi produit ses effets. Mais elle souffre encore d’une application inégale et de moyens trop faibles au regard des besoins tant des personnes victimes des violences prostitutionnelles que des associations qui les accompagnent vers la sortie de la prostitution.

La prostitution est une forme de violence particulièrement brutale contre les filles et les femmes. Elle est incompatible avec une société d’égalité entre les femmes et les hommes.

Six ans après l’adoption de cette loi historique, j’appelle l’ensemble de la classe politique à s’engager avec volontarisme pour l’abolition du système prostitutionnel. Cet engagement doit reposer sur trois piliers : un portage politique interministériel assorti de moyens financiers démultipliés, une accélération et harmonisation de sa mise en œuvre sur le territoire, et une promotion du modèle abolitionniste sur la scène européenne et internationale.

Albane Gaillot, députée du Val-de-Marne 

Contact presse : Noémie Rollet, noemie.rollet.ag@clb-an.fr – 06 74 82 22 39