Annoncées à l’occasion du Festival de Cannes, les premières assises sur la parité, l’égalité et la diversité dans le cinéma – organisées par le jeune collectif 50/50 – se sont tenues le 20 septembre dernier, à Paris. C’est à cette occasion que la Ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a présenté son plan d’action relatif à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Souvenons-nous que c’est du cinéma qu’a émergé le mouvement Me too et la prise de conscience de l’ampleur des violences sexistes et sexuelles que subissent les femmes du monde entier. L’affaire Weinstein a non seulement mis en lumière les difficultés que rencontrent les femmes artistes mais également, de manière plus générale, les inégalités criantes entre les femmes et les hommes dans le milieu de la culture.
A titre d’exemple, si les femmes comptent pour 60% des étudiant.e.s, elles ne sont plus que 10% des artistes récompensé.e.s. Pour reprendre le bilan dressé par le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes dans son rapport « Inégalités entre les femmes et les hommes dans la culture : Acte II – après 10 ans de constats, le temps de l’action », publié en janvier 2018, les femmes sont moins actives, moins aidées, moins programmées, moins récompensées et enfin, moins en situation de responsabilité que leurs homologues.
L’organisation de ces Assises avait vocation à concrétiser la prise de conscience qui était apparue, entre autres, lors du dernier festival de Cannes. Pour reprendre les mots de la Ministre de la Culture, Françoise Nyssen, à l’occasion de la clôture de ces Assises : « il n’y a qu’une façon d’éviter que la vague ne retombe, c’est d’agir ».
5 mesures phares du plan d’action en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes :
- Un bonus de 15% pour les subventions. Sera expérimenté en 2019 l’octroi d’un bonus de 15% aux productions dont les huit postes principaux respecteront la parité. Aujourd’hui, moins d’un film sur six serait éligible.
- Le renseignement obligatoire des statistiques de genre. Dans les dossiers d’agrément du Conseil National du Cinéma, il sera désormais obligatoire de fournir des statistiques genrées sur les équipes techniques mais également sur la masse salariale (combien de femmes et d’hommes parmi les effectifs, quels écarts de salaire, etc). Aujourd’hui, à poste égal et compétences égales, une femme artiste gagne en moyenne 18% de moins qu’un homme.
- La mise en place d’une charte des bonnes pratiques. Cette charte portera des engagements forts en matière d’accès aux responsabilités, de salaires, de lutte contre le harcèlement. Un groupe de travail va être mis en place avec les représentant.e.s du secteur pour qu’un texte soit prêt d’ici début 2019.
- Le renforcement des partenariats avec les collectivités territoriales. Seront intégrées aux conventions des mesures fortes en faveur de l’égalité femmes/hommes. Ainsi de l’instauration de la parité pour la composition des commissions d’attribution des aides ; développement de statistiques genrées relatives aux films accompagnés ; renforcement de l’accompagnement apporté aux femmes réalisatrices et amélioration de l’accès aux moyens de création et de production.
- Le renforcement de la part des films réalisés par des femmes parmi les œuvres du patrimoine accompagnées. Aujourd’hui, seulement 7% des demandes de soutien à la restauration et à la numérisation portent sur des films signés par des femmes.
Pour aller plus loin, je vous invite à consulter le rapport du Haut Conseil à l’Egalité, au lien suivant.